Vendredi 26 Avril 2024 - Sensations Essonne

Corbeil-Essonnes passe derrière l’objectif

L’Œil Urbain aborde sa septième édition du 5 avril au 19 mai. Comment est né ce festival photographique ?

J’arpente depuis vingt ans les grands festivals photos, avec l’idée de créer des rencontres photographiques à Corbeil, ville que je n’ai jamais quittée. De son côté, le service Art et exposition de la mairie souhaitait organiser un événement culturel, à l’image du Corbeil-Essonnes Jazz festival. L’Œil Urbain s’intéresse aux réalités urbaines, au rapport entre les humains et la ville. Il n’existe pas de festival dédié à cette thématique. En tant que ville de banlieue, Corbeil a beaucoup de choses à dire sur la vie de la Cité.

Soutenu par le Conseil départemental*, l’œil Urbain a attiré l’an dernier 13 000 visiteurs et s’installe parmi les événements qui comptent en France. Quel est le programme de l’édition 2019 ?

Une semaine avant l’ouverture du festival, le Royaume-Uni devait quitter l’Europe à l’issue du Brexit. L’Œil Urbain affiche donc une programmation spéciale "Royaume-Uni". Une quinzaine de photographes témoignent de trente ans de libéralisme outre-manche, du thatchérisme au Brexit en passant par la guerre en Irlande du Nord et la crise migratoire. Le photographe français Yann Morvan présente par exemple, pour la première fois en France, ses clichés "Anarchie au Royaume-Uni" sur les années Margaret Thatcher et le Londres des années 1979 à 1981, miroir d’une société en pleine effervescence.

Comme chaque année, le Petit Œil Urbain propose aux enfants une version condensée et décryptée du festival, pour développer leur goût de l’image et leur esprit critique. Quel est votre meilleur souvenir de l’Œil Urbain ?

Ma rencontre, en 2015, avec un photographe américain que j'admire : Mickael Ackerman. Cet homme est probablement celui qui va le plus marquer l’histoire contemporaine de la photographie. Avant l’Œil Urbain, il n’avait pas exposé en France depuis cinq ans. Sa présence était un signe de reconnaissance de notre travail. Le festival se prépare plusieurs mois à l’avance.

Avez-vous le temps de travailler sur des projets photographiques personnels ?

Fin mars, j’ai publié un livre et une exposition baptisés "Brothers of cycles". Ce travail documentaire et sociologique met en lumière une communauté méconnue, celle du "vélo custom". Des "bikers à vélo" qui transforment leur vélo pour le rendre unique, tout en développant un esprit de famille, une vie groupe.

* Et en partenariat avec le musée français de la photographie à Bièvres.