Vendredi 29 Mars 2024 - Sensations Essonne

Les Tarterêts sur les traces du passé

Depuis le matin, les visites guidées s’enchaînent sur le chantier de fouilles préhistoriques des Tarterêts, ouvert pour la première fois au public. "Le site a été mis au jour en 2012 lors d’un diagnostic archéologique préalable au projet de construction d’un entrepôt. C’est le troisième du genre découvert sur la ville depuis les années 1970" explique Cécile Ollivier-Alibert, l’un des trois responsables d’opération du chantier et archéologue à l’INRAP.

Depuis le début des recherches, fin août 2019, la parcelle de 1700 m² a déjà livré quelques secrets : "Nous avons déterré des os de renne et de cheval mais aussi de nombreux silex taillés. Ces vestiges sont vieux de 15 000 ans. Ils datent du Magdalénien, époque durant laquelle les Tarterêts étaient occupés par des chasseurs-cueilleurs nomades". Soutenues par le Département, les campagnes de fouille programmée doivent s’échelonner jusqu'en 2022 à raison d’un mois par an : "Nous espérons développer de nouvelles connaissances sur les modalités d’occupation de ces populations itinérantes aux alentours de la Seine. Nous recherchons aussi des témoignages artistiques comme les gravures sur galet trouvées à Étiolles, un site de référence en Île-de-France pour le Paléolithique supérieur".

Racines communes

C’est extraordinaire ! On n’imaginait pas qu’il y avait une telle richesse à côté de chez nous !" s’exclame une adolescente du quartier. Même fierté partagée au village archéologique installé à quelques encablures du chantier. "La découverte de ce patrimoine redore l’image du quartier. On parle de la ville en bien, cela change !" se réjouit ce père de famille venu avec ses enfants participer aux animations de la journée : simulateur de fouilles, bacs à sable archéologiques, démonstration de taille de silex, jeux de plateau...Tout pour se replonger dans la vie de nos ancêtres préhistoriques !


"L’objectif est de donner envie aux habitants de partir à la découverte de leurs racines communes" confie Isabelle de Miranda, directrice d’ArkéoMédia, en charge d’organiser des actions autour de l’archéologie en partenariat avec des associations locales. Un rôle de médiation aussi bien culturelle que sociale : "Ce patrimoine est un bel outil pour créer du lien et ouvrir le dialogue. Nous avons aussi développé un programme " archéologie et citoyenneté" donnant l’occasion d’échanger autour de l’égalité femmes/hommes ou encore du racisme"