Lundi 20 Mai 2024 - Sensations Normandie Seine - Rouen

Au fil des rues et des forêts, partez à la découverte des oeuvres qui se cachent dans la Métropo

Art. Les musées ont rouvert leurs portes début juillet. Mais pour ceux qui préfèrent rester dehors, la métropole regorge d’expositions temporaires ou permanentes, à ciel ouvert. À l’image de Barentin...

Fière de ses 124 œuvres disséminées un peu partout dans la ville, Barentin peut se targuer d’être la ville des arts. Un surnom que Christophe Bouillon, fraîchement élu maire, espère compléter d’un « et des artistes », au cours de sa mandature. Ce foisonnement artistique, la cité la doit à un maire visionnaire : André Marie, à la tête de Barentin de 1945 à 1974. « C’était un amoureux des arts et du verbe », rappelle Christophe Bouillon, qui a même coécrit une biographie sur l’homme politique en 2014. « Il pensait que la culture devait être accessible au plus grand nombre. » Ce qui le pousse à acquérir, pour la ville, de nombreuses œuvres dont une grande partie est encore visible aujourd’hui : « Bustes, statues, bas-reliefs et même quelques céramiques. » Mais l’art ne s’expose pas seulement en plein air, les bâtiments de la commune en regorgent aussi. Un patrimoine dont les Barentinois sont très fiers et dont la nouvelle équipe municipale doit se montrer à la hauteur. Et ce n’est pas un hasard si le premier adjoint, Gilles Amanieu, est en charge de la culture et des grands projets. « C’est une ville baignée dans la culture. Une des rares de cette taille, dotée d’autant de statues, mais également d’espaces culturels comme le théâtre Montdory, l’espace André-Siegfried... Allons plus loin sur les statues, sur les arts amateurs. Nous souhaitons créer un festival, travailler avec les associations », détaille Christophe Bouillon.

Premier projet : créer des résidences d’artiste qui pourraient déboucher sur une commande d’œuvre à destination de Barentin : « En cas de crise économique, rogner sur la culture est une erreur. La commande publique est importante. Un patrimoine, ça se complète. Quand un artiste habite un lieu, il se passe quelque chose, il y a une appropriation. »

Deux nouveaux festivals

Ce patrimoine, si riche pourtant, peu d’habitants de la métropole en mesurent l’étendue. Des cartes, avec un circuit libre, sont pourtant disponibles à la mairie pour mieux apprécier la diversité des œuvres. Des visites guidées sont organisées lors des journées du patrimoine. La nouvelle équipe souhaite donner plus de visibilité à cette exception barentinoise : « La culture n’est pas qu’un supplément d’âme. C’est un moyen d’attractivité. Pour les petites villes, c’est un bon levier pour se distinguer. » Dans son projet municipal, le nouveau maire prévoit la création de deux festivals : l’un des arts numériques et l’autre des arts amateurs.

Et parmi toutes ces œuvres, Christophe Bouillon en affectionne deux particulièrement : L’homme qui marche de Rodin, visible aujourd’hui à la galerie Camille Claudel, et le Lion en bronze du square Roosevelt. « Tout Barentinois se fait prendre au moins une fois en photo sur son dos », s’amuse Jimmy Chaignon du secrétariat général de Barentin, en charge du patrimoine et depuis sept ans de la préservation de ces œuvres. Il confie le grand respect des habitants pour ce patrimoine artistique : « Les dégradations sont rares. » Chaque année, la ville alloue 50 000 € à l’entretien de ce musée à ciel ouvert. « Les Barentinois y sont vraiment attachés. »

Et la transformation de la friche Badin devrait donner encore plus de relief à cette vie culturelle. Les deux bâtiments encore existants vont être réhabilités et auront une vocation culturelle. « Le plus gros sera un lieu modulable pouvant accueillir des événements comme des concerts ». Autour, les dix-sept hectares seront transformés en parc, un bel espace d’exposition à conquérir.

Dans Liberté Dimanche demain, retrouvez l’historique de l’héritage culturel de Barentin.

Une ville haute en couleur Si Rouen reste marquée par l’impressionnisme, la ville accueille également les nouveaux courants, à l’image du festival Rouen impressionnée qui met à l’honneur le street art. Hier, en fin d’après-midi, Nicolas Mayer-Rossignol a inauguré les différentes fresques.Au fil des rues de Rouen, d’autres œuvres, plus discrètes, se sont glissées dans le paysage urbain, au point qu’on les oublie.Quentin Bicheux, de Rouen Normandie Tourisme et Congrès, évoque « la statue de Pierre Corneille, devant le Théâtre des Arts, [qui] a une histoire intéressante. Elle était sur le pont Corneille. Les Allemands l’ont fait tomber dans la Seine puis l’ont découpée en petits morceaux pour la faire fondre. Le camion qui devait la transporter est tombé en panne. Le lendemain, le débarquement de Normandie avait lieu. On voit encore à l’arrière des traces de soudures. » Au 102, rue Jeanne-d’Arc se cache un bas-relief représentant le château où Jeanne d’Arc a été emprisonnée. Au 89 de la même rue est dissimulée une statue de Nicéphore Niépce, l’inventeur de la photographie.La pierre de Jelling, offerte à Rouen par le Danemark en 1911 pour célébrer le millénaire de la Normandie, s’élève dans le jardin de l’abbatiale Saint-Ouen. Derrière la fontaine Sainte-Marie, une jolie nymphe d’Albert Guilloux, se prélasse derrière la fontaine Sainte-Marie. Alors, quelle œuvre se cache dans votre quartier ?Balade au fraisLorsque la température monte, rien de tel qu’une promenade en forêt pour se rafraîchir. Quand, en plus, des œuvres d’art se glissent dans le paysage, que demander de plus ? La Forêt Monumentale, à Houppeville, attire plus que jamais les promeneurs. En dix mois, et malgré le confinement, 145 000 personnes sont venues profiter des treize œuvres disséminées sur un parcours de 4 km, facilement accessible, même aux personnes à mobilité réduite. Alors forcément, près de 300 000 mains qui glissent, touchent et s’accrochent aux œuvres, cela laisse des traces. Chaque semaine, une équipe de la Métropole fait le tour de ce patrimoine éphémère (l’exposition s’achève en septembre 2021) pour évaluer l’état des installations artistiques et de menus travaux sont réalisés afin de sécuriser et allonger leur durée de vie. Mais à ce jour, seuls le temps et le contact du public altèrent l’état des œuvres, aucun vandalisme n’est à déplorer.
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