Jeudi 02 Mai 2024 - Sensations Normandie Seine - Rouen

À Rouen, deux frères jumeaux suspectés de trafic de stupéfiants

Justice. Deux Rouennais de 21 ans ont comparu devant le tribunal correctionnel de Rouen. L’un a été relaxé. L’autre écope de 105 heures de travail d’intérêt général à effectuer.

Le 21 novembre 2019, le procureur de la République de Rouen requiert que les forces de police effectuent des contrôles d’identité dans le quartier de la Croix-de-Pierre, à Rouen, afin de débusquer d’éventuels voleurs. Alors que les policiers passent devant un bar, un homme de 21 ans, qui était paisiblement en train de fumer, se précipite dans l’établissement. Il se dirige vers son frère jumeau qui se lève avec hâte. Intrigués, les agents des forces de l’ordre décident d’entrer dans le café. L’homme qui vient de quitter son siège se débarrasse aussitôt d’une balance de précision, habituellement utilisée dans le cadre de la revente de stupéfiants. Le fumeur interrompu tente, lui, de jeter un paquet dans une poubelle, mais le sachet, qui contient 100 g de résine de cannabis, rebondit sur la corbeille et vient finir sa course aux pieds des policiers.

« Sans mentir, je me trouvais bien dans le bar ce jour, mais je jouais seulement aux fléchettes », déclare le prévenu qui avait raté son tir, au tribunal correctionnel, lors de l’audience du 24 août dernier. Ses cheveux sont courts, sa taille est moyenne, sa tenue passe-partout. Il appartient à la catégorie de ceux qui se fondent facilement dans la masse. « Il y avait du stupéfiant par terre, mais ce n’était pas à moi. Les policiers m’ont directement sauté dessus », assure-t-il. Son casier est vierge. Ce n’est pas le cas de celui de son frère qui a déjà été condamné à cinq reprises.

500 € de stupéfiant au sol

Plusieurs habitants et commerçants du quartier assurent que les deux hommes sont impliqués dans un trafic de stupéfiants. Le patron du bar, lui, assure n’avoir rien vu. « Ils viennent tous les deux acheter une canette de temps en temps, mais rien de plus », avait-il déclaré aux enquêteurs.

« 100 g de cannabis, ça représente environ 500 €. Vous pensez que quelqu’un laisserait traîner une telle somme sur le sol ? », interroge le substitut du procureur.

Le parquet a requis six mois avec sursis probatoire avec obligation d’effectuer un travail d’intérêt général pour le frère soupçonné de détention de cannabis. Six mois de détention à effectuer sous bracelet électronique sont requis à l’encontre de son jumeau à la balance. « Aucune empreinte n’a été retrouvée sur la balance ni sur la résine de cannabis. Toute l’accusation repose sur l’enquête de voisinage. Mais nous n’avons aucun élément de témoignage précis », plaide l’avocat de la défense. L’homme à la balance est relaxé. « La possession d’une balance de précision est insuffisante pour qualifier l’infraction de complicité de trafic », se justifie la présidente du tribunal. Son frère écope de 105 heures de travail d’intérêt général. En cas de non-exécution, il ira en prison pour trois mois.