Samedi 04 Mai 2024 - Sensations Normandie Seine - Rouen

Six mois de prison avec sursis pour un harceleur de rue à Rouen

Pour avoir retroussé la jupe d’une fille à Rouen et l’avoir agressée, il est condamné à six mois de prison avec sursis.

Décidément pas dans l’air du temps ce prévenu de 26 ans surpris le
29 mai 2020 par une patrouille de police en train d’agresser une jeune femme rue Saint-Éloi, à Rouen. Les mouvements #metoo ou #balancetonporc n’ont sans doute pas fait écho chez ce primodélinquant employé de supermarché, marié (dont la seule crainte est que son épouse le rejette après cette procédure) et dont l’expertise psychiatrique est aussi lisse qu’un œuf tondu.

Jugé le 4 septembre, l’homme est condamné à six mois de prison assortis du sursis et à 500 € de dommages et intérêts.

L’affaire commence de façon insolite, puisque c’est une équipe de la brigade anticriminalité qui observe le drôle de manège du prévenu. Celui-ci a l’air de suivre avec insistance une jeune femme, et les policiers le voient tout à coup se saisir du bras de la victime et lui passer la main aux fesses. Un policier déclare même avoir vu le prévenu retrousser la jupe de la jeune femme avant de lui imposer cet attouchement à même la peau.

« C’est parti d’un sourire, raconte la victime âgée de 19 ans, qui partait prendre son bus ce jour-là. Il m’avait laissé traverser la rue alors qu’il était au volant, je lui ai souri. Il est descendu et a commencé. »

Interpellé en flagrant délit

Le « dragueur » tente de la convaincre de monter dans sa voiture, de lui donner son numéro de téléphone et commet son agression. « C’est elle qui m’a regardé avec insistance », se récrie le prévenu. « Ni elle ni les policiers ne l’attestent. Et même si c’était le cas, elle a refusé à deux reprises de vous suivre, vous a dit non » « C’est vrai que je lui ai touché les fesses, mais par-dessus sa jupe, par dessous et sans le faire exprès ». « Comment peut-on toucher les fesses d’une femme sans le faire exprès », s’interroge le tribunal. « C’est un cas exemplaire de harcèlement de rue, avec des remarques extrêmement lourdes et insistantes. Le prévenu n’admet pas le refus et se permet de mettre les mains aux fesses », regrette la substitut du procureur.

Si le magistrat réclame et obtient six mois de prison avec sursis, peut-être que le talent de sa défense et les excuses du prévenu lui ont permis d’éviter que son nom soit inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles et violentes (Fijais).