Alors que le défilé organisé samedi après-midi à l’appel de Droits des femmes a réuni un bon millier de manifestants dans les rues de Rouen, elles n’étaient dimanche 8 mars qu’une quinzaine à participer au pique-nique d’échange organisé place des Emmurées, rive gauche.
Pas sûr que Droit des femmes et l’association « Collages féministes » ont eu l’idée de l’année en organisant, par ce dimanche pluvieux, un pique-nique. Mais elles tenaient à marquer la date du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes.
Rendre visible ce qui semble normal« On ne s’attendait pas à ce qu’il y ait une forte mobilisation aujourd’hui, concédaient les participantes. Nous sommes, en revanche, très satisfaites de la mobilisation d’hier, l’ambiance était très bonne. Aujourd’hui dimanche, notre message est clair : nous faisons grève. Nous ne faisons pas les corvées ménagères, nous ne travaillons pas, nous ne consommons pas... » Les féministes entendent, ainsi « rendre visible ce qui est invisible tout au long de l’année, ce que l’on attend de nous et qui semble tellement normal à tous ».
Les militantes citent en exemple « la grande grève des femmes islandaises, qui a bloqué le pays en 1975 et fait avancer les lois ». Les Rouennaises aimeraient « que le mouvement de protestation soit massif, aujourd’hui, pas juste une journée. Il faut se poser des questions sur la globalité du travail des femmes : leur métier, leur domicile... ». Elles regrettent aussi que des militantes féministes aient été « chargées et interpellées violemment par les forces de l’ordre lors de la marche féministe nocturne de Paris » samedi soir. Ces violences ont engendré, dimanche, de nombreuses protestations.