Jeudi 02 Mai 2024 - Sensations Normandie Seine - Rouen

Martin Provost présente son dernier film en avant-première à Rouen vendredi 13 mars

Rencontre. Martin Provost et sa « Bonne épouse » sont les invités de l’Omnia, à Rouen ce vendredi 13 mars.

Installé dans l’Eure, pas très loin de son amie Yolande Moreau, c’est en voisin que Martin Provost viendra à l’Omnia-République de Rouen ce vendredi 13 mars à 20 h. Et ce n’est pas une première pour ce réalisateur fidèle puisqu’en 2017, il était déjà venu présenter Sage femme. Ce soir-là, ce sera pour les Rouennais l’occasion d’évoquer avec lui La Bonne épouse. Ce septième film féministe se joue dans une école ménagère où Juliette Binoche, Yolande Moreau et Noémie Lvovski enseignent l’art d’être une femme idéale au regard de la société avant l’élan révolutionnaire de mai 68.

Rencontre avec un artiste attachant et plein de fantaisie.

Comment vous est venue l’idée d’aborder ce sujet ?

« C’est une vieille dame, dans le Cotentin, qui m’a raconté sa vie. J’ai entendu pour la première fois parler de ces écoles ménagères et, évidemment, ça a fait tilt. J’ai fait des recherches et j’ai découvert une espèce de monde révolu et pourtant bien réel. Tout ce qu’on raconte dans le film est vrai. »

Ça a fait tilt parce que le féminisme est au cœur de votre filmographie ?

« Féminisme, je ne sais pas... Au début, quand j’ai fait Séraphine, je n’ai pas du tout pensé à ça. Je voulais faire des films qui parlent de ce qu’il y avait au fond de moi. Et pour moi, la création n’est ni masculine ni féminine. Elle est androgyne. La création, c’est du vivant : j’avais un autre projet et ce sujet m’est tombé dessus. Le film s’est imposé, il voulait vivre. Il correspond à l’époque, et là, je suis bien obligé de me rendre compte que oui, je suis féministe. Mais avant ce septième film, je ne l’aurais pas dit. »

C’est votre première comédie. Ce ton s’est imposé dès le début ?

« C’est vrai que Séraphine, Violette, Où va la nuit sont des films plus graves. Mais là, tout ce qui est véhiculé par ces écoles ménagères est à la fois drôle et terrifiant. Et moi, je voulais être dans le plaisir, dans la joie. Je ne sais pas combien de temps il me reste à vivre, mais moi, je pense que la joie, c’est un choix. »

En racontant l’émancipation inattendue des femmes, le film change de rythme...

« Je voulais que le film soit stylisé, avec des dialogues ciselés, un rythme soutenu, de l’émotion... Il est plein de cette énergie incroyable qui s’est libérée avec 68. Il raconte toute une époque. »

Vendredi 13 mars à 20 h à l’Omnia, rue de la République à Rouen, rencontre avec Martin Provost autour de son film « La Bonne épouse ».