Jeudi 25 Avril 2024 - Sensations Normandie Seine - Rouen

Oubliés du Ségur de la santé, les salariés du médico-social manifestent à Bois-Guillaume

Bois-Guillaume. Les salariés de la maison d’accueil spécialisée pour polyhandicapés réclament une reconnaissance salariale.

La crise du Covid n’en finit pas de faire monter la fièvre. C’était mardi 13 octobre le premier mouvement de grève à la maison d’accueil spécialisée de l’Association rouennaise de réadaptation de l’enfance déficiente (Arred) depuis l’ouverture de la structure à Bois-Guillaume, en 2012. Élodie, déléguée syndicale, n’avait jamais connu une telle colère depuis son arrivée comme AMP (aide médico-psychologique) dans l’établissement qui emploie 80 agents du secteur médico-social.

À l’appel de la CFDT, un rassemblement a été organisé devant les grilles de la rue Herbeuse, pendant la pause déjeuner. Une trentaine de salariés se sont retrouvés avec ce slogan « Et nous ? » pour demander une revalorisation de leurs salaires et pas une prime Covid qui pourrait disparaître.

« Nous sommes les oubliés du Ségur de la santé qui a surtout traité de la fonction publique hospitalière. Nous travaillons au contact de publics particulièrement fragiles et nous n’avons toujours pas de reconnaissance salariale », déplore Christelle Bigare, secrétaire départementale CFDT santé. Le syndicat a certes signé cet accord mais ne s’en satisfait pas totalement. Il attend la suite.

« C’est injuste »

Et fait pression en menant plusieurs actions coordonnées à Grugny, Canteleu ou encore devant la clinique Saint-Hilaire, à Rouen.

Le message de ces professionnels du médico-social : « Dès le début de la crise, nous avons été présents et engagés auprès des plus fragiles pour les accompagner dans cette épreuve du confinement, le tout dans un contexte déjà dégradé. Et au final, on n’a rien. On se sent oubliés », expliquent Karine et Gwendoline. « Pourquoi les mêmes diplômes ne donnent pas droit au même traitement salarial en Ehpad et en maison d’accueil spécialisée ? C’est injuste », soulignent-elles.

Alors que la crise sanitaire se prolonge, la déception se mue en colère. Et les fissures commencent à se faire jour chez ces soignants qui font rarement du bruit.