Vendredi 26 Avril 2024 - Sensations Normandie Seine - Rouen

Reprendre confiance avec les chevaux et l’Armée du Salut à Maromme

Maromme. L’Armée du Salut accueille, tous les quinze jours, chevaux et poneys du centre équestre « Les crins de verdure ». Une pause câline qui fait du bien et redonne confiance.

Dans cette chienne de nouvelle vie où les contacts trop rapprochés sont prohibés, l’équithérapie est une bouffée d’oxygène pour retrouver un peu de confiance et faire baisser la pression. Jeudi 15 octobre, les résidents du centre d’hébergement Charles-Péan, géré par l’Armée du Salut, ont pu profiter de leur dernière séance de « médiation animale ».

Brosse en main, ils ont retrouvé le poney Titi et la jument Smart, pour les câliner sans être regardés de travers. Bien au contraire. Tout un symbole en pleine crise sanitaire qui prend un tour encore plus sévère.

Tous les quinze jours, les chevaux et poneys de la ferme équestre « Les crins de verdure », basée à Elbeuf, ont en effet fait le déplacement avec une équipe formée à l’accompagnement de personnes en situation de handicap ou fragilisées. Les séances se déroulaient rue Duflo, dans un hangar de 700 m², ou bien le long du Cailly.

« Le jour où je suis montée... »

Les chevaux, certains résidents ne les avaient jamais approchés, même pas de loin... Samia, 56 ans, avoue avoir mis du temps : « J’ai commencé doucement, d’abord en les touchant. Le jour où je suis montée, c’était un exploit. Mais je ne voulais pas que le cheval avance, ça suffisait ! Le cheval nous parle avec les yeux. »

Ces petites victoires sur soi, permettant d’aller vers les autres avec plus d’assurance, Philippe, équithérapeute, et Lucie, monitrice, en sont les témoins enthousiastes : « Le cheval est un médiateur parfait. Il est à la fois maternant et paternant. Il est doux, mais a ses limites. On le soigne et il apporte du bien-être. Il aide à prendre confiance et à apaiser les tensions. On a des résultats bluffants sur l’estime de soi, l’autonomie... »

Johann Nebel, responsable du centre d’hébergement, explique que le projet est parti d’une demande des résidents. « Ces hommes et ces femmes, en situation précaire, nous parlaient souvent des chevaux. Alors on a cherché. Notre mission est de les accompagner dans leurs démarches d’insertion, mais aussi dans leur épanouissement. Une infirmière de l’équipe connaissait l’association, et on a répondu à un appel à projets de la fondation Adrienne et Pierre Sommer, qui soutient le développement de la médiation animale. On a obtenu le financement pour vingt séances. Cela s’est arrêté pendant le confinement, mais on a repris en juin en respectant le protocole sanitaire. » Alors que l’expérience se termine, il se félicite d’avoir pu préserver le lien social à un moment où il ne tient plus qu’à un fil.

Contacts : lescrinsdeverdure.fr ou encore equi-libre.life