Vendredi 19 Avril 2024 - Sensations Paris

Les premières assises contre les dérives sectaires

A Paris les 9 et 10 mars, l’hôtel Beauvau recevait pour la première fois l’ensemble des acteurs concernés par les dérives sectaires, en un seul et même lieu, pour des discussions communes. Ainsi, ministères et services de l’État, mais aussi associations, parlementaires, professions de santé, experts et personnalités, ou encore plateformes numériques se sont donnés rendez-vous pour définir de nouvelles pistes d’actions, autour de la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, chargée de la Citoyenneté.

"Ces assises ne sont pas un aboutissement, mais le départ du plan d’action interministériel", explique Sonia Backes. Les moyens de la Miviludes - Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires - seront augmentés de 25 %, essentiellement via une hausse des effectifs qui passeront de 12 à 15 agents, et trois axes seront prochainement développés : une meilleure prévention des risques, un accompagnement des victimes, et la poursuite des auteurs en faisant évoluer le dispositif législatif.

"Nous voulons que les gens aient le culte de l’esprit critique, notamment via une campagne sur les réseaux sociaux. Un partenariat va être signé avec les plates-formes pour une meilleure formation des modérateurs. Des référents seront nommés dans chaque département, sur le même principe que les référents laïcité", ajoute Sonia Backes. Deuxième axe, une concertation avec le ministère de la justice pour obtenir un fond d’indemnisation des victimes. Enfin, un encadrement des pratiques non conventionnelles de soin, avec davantage de pouvoir accordés aux agences régionales de santé pour demander aux praticiens d’interdire d’exercer. "Nous souhaitons aussi la création du délit à l’incitation à l’arrêt d’un traitement, et que la sujétion psychologique puisse constituer une circonstance aggravante sur les délits de viols et agressions sexuelles", ajoute Sonia Backes.

Les pistes sont données, la feuille de route interministérielle devrait être publiée avant l’été.

Boris Blais